Le mois de mai a été inhabituellement chaud cette année sur le Nord Est du pays. Si certains en ont profité, multipliant les apéros en terrasse et les barbecues, d’autres s’inquiètent d’un dérèglement climatique. Mais les températures atteintes en mai 2018 ont-elles vraiment battu tous les records ?
Terrasses, débardeurs et boissons fraiches, un décor qu’on dresserait habituellement plutôt pour un bon mois de juin, mais qui s’est installé avec un peu d’avance cette année en Meuse comme sur tout le Nord Est de la France. Quand on observe en principe des températures plus proches des 19° en cette saison, les thermomètres ont cette fois flirté avec les 30° Celsius, faisant le bonheur de beaucoup – dont les forains qui ont pour une fois été accueillis sous le soleil à Verdun -, mais ne manquant pas de soulever les traditionnelles inquiétudes concernant le fameux dérèglement climatique.
Cette chaleur a d’autant plus provoqué la surprise générale qu’elle s’est installée soudainement, après un début de saison calamiteux, marqué par des pluies abondantes dont on a cru qu’on ne se débarrasserait jamais. On est passé de la doudoune au débardeur sans crier gare. Tout ça en à peine deux semaines. Un bouleversement qui fait annoncer à certains climatologues la fin des inter-saisons.
Un mois de mai record ?
Sans bercer dans le climatosceptisme, le mois de mai, s’il a effectivement été marqué par de fortes vagues de chaleur, n’est pas sans précédent. D’après le programme de surveillance de la terre Copernicus, il serait à l’échelle mondiale « seulement » le troisième mois le plus chaud depuis 1981. Il est également à noter que si le Nord Est du pays a été frappé par de fortes chaleurs, la répartition du mercure sur l’ensemble du territoire français n’accuse qu’un petit degré excédentaire sur la moyenne calculée entre 1981 et 2010, se situant en 13ème position des mois de mai les plus doux ou chauds depuis 1946 (source : www.terre-net.fr/). Pas de quoi fouetter un âne. Tout juste de quoi relever la tête après un mois de mars frais qui s’est pour sa part situé en deçà des normales de saison.
La France à l’envers
Alors certes, de notre point de vue de Meusien, mai a été extraordinaire, et il y a de quoi s’en réjouir, mais les Sudistes ne peuvent pas en dire autant. Le mois de mai a en effet été marqué par un anticyclone au nord et une dépression au sud, qui pour sa part a connu des températures inhabituellement basses. On compte sur le pays 219 heures d’ensoleillement contre une normale de 211 heure. Donc là non plus, rien de si inhabituelle à l’échelle nationale, même si quelques départements du Nord Est ont pu s’enorgueillir de près de 290 heures d’ensoleillement, faisant décoller les ventes de grillades, de parasols et de salons de jardin.
Mais pour le reste, le commerce local continue à faire grise mine. Il semble que le soleil à lui seul ne suffise plus à attirer les clients. D’autres solutions restent à trouver.
Article écrit en collaboration avec Mélanie Collin.