L’assemblée Générale de la CAPEB de la Meuse, qui s’est tenue le 15 juin sur le campus du Cockerill de Commercy, a été l’occasion pour son président Dominique Gaspar de rappeler aux élus présents que si le bâtiment s’est bien porté fi n 2017, des menaces réelles sont à craindre pour son avenir.
En Meuse, le bâtiment a enregistré la plus forte croissance de Lorraine avec un bond de 47% en 2017. Une embellie en partie due aux chantiers de rénovation énergétique, dont la Meuse est en première ligne, notamment grâce à la mise en place de la plateforme Savecom portée par Meuse Grand Sud. Cette bonne santé apparente du monde du bâtiment ne doit cependant pas faire oublier les vrais défi s qui attendent les artisans des TPE et PME représentées par la CAPEB dans les prochaines années a insisté Dominique Gaspar à l’attention de ceux qui ont pour mission de représenter le département auprès des chefs de l’état. Etaient présents pour prendre note des doléances du Président de la CAPEB Meuse les députés Emilie Cariou et Bertrand Pancher, ainsi que les sénateurs Franck Menonville et Gérard Longuet, le vice-président de Région Philippe Mangin, le vice-président du département Sylvain Denoyelle et le représentant de madame le Préfet Laurent Wisler. C’est ainsi que le Président de la CAPEB Meuse a commencé par nuancer l’optimisme général par les chiffres moins encourageants qui concernent les perspectives pour l’année suivante, où les carnets de commandes au national enregistrent déjà une légère baisse. Il s’agira donc de soutenir cet élan de croissance en se protégeant contre certaines menaces déjà soulignées l’an passé par Dominique Garspar. « Si je suis contraint de me répéter, c’est que malheureusement rien n’a évolué », a-t-il observé.
Une lourdeur administrative qui pénalise les PME
A commencer par la complexité administrative, qui alourdit considérablement et le plus souvent inutilement le travail des petites entreprises locales qui y passent un temps considérable. La deuxième doléance concernait les difficultés à recruter auxquelles font fasse les entreprises du bâtiment (et pas uniquement) meusiennes. Alors que la profession compte 850 demandeurs d’emploi sur notre département, lorsque les entreprises du bâtiment postent une annonce, les candidatures se font rares pour ne pas dire inexistantes. « Comment l’expliquer ? » a interrogé le Président.
Un besoin de main d’œuvre
Un point d’autant plus important à soulever que les besoins de main d’œuvre sont réels pour répondre à des commandes qui pourraient sinon profiter à des entreprises moins scrupuleuses, faisant appel à des travailleurs détachés. Ce qui nous amène à un autre des dangers soulignés par Dominique Gaspar, celui de la concurrence déloyale. Il faut selon lui « impérativement multiplier les contrôles sur les chantiers, y compris et surtout les week-ends et sanctionner plus lourdement les maîtres d’œuvre et donneurs d’ordre. Il en va de notre économie. »
Trop de normes et de complexité
A la difficulté de recruter et à la lourdeur administrative s’ajoute une complexification continuelle de la profession qui voit le nombre de normes augmenter de façon exponentielle. « Pourquoi ne pas créer une norme contre les normes et lois abusives ? » a proposé le Président. Si les intentions des législateurs qui travaillent sur ces normes sont bien souvent louables, il n’en demeure pas moins que sur les chantiers elles aboutissent à des casse-têtes chinois qui constituent une perte de temps fortement handicapante pour les petites entreprises du bâtiment qui peinent à suivre. « Au point que le temps des papiers devient parfois plus long que le temps des chantiers. Ces mille-feuilles sont à l’origine d’une paralysie par le droit. »
Des problèmes de trésorerie
Une complexité à laquelle vient s’ajouter une détérioration continue de la trésorerie des entreprises, avec un quart d’entre-elles qui font état d’un besoin de trésorerie supérieur à 10.000€. La faute à un rapport avec les établissements de crédits qui peine à s’améliorer et des délais de paiement trop longs de clients qui n’ont pas d’obligations légales en la matière quand les entreprises doivent payer leurs fournisseurs dans les 30 jours. Au point que de plus en plus d’entreprises éprouvent des difficultés à financer leurs chantiers. « Les entreprises n’ont pas vocation à jouer les banquiers », a rappelé Dominique Gaspar.
Revaloriser les métiers du bâtiment
Le dernier point soulevé par le Président concernait les problèmes liés à la formation et par voie de conséquence à l’avenir de la profession. « Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, la formation est un tremplin vers l’emploi et un moyen de lutter contre le chômage. La CAPEB milite pour un plan stratégique de revalorisation des métiers du bâtiment et de l’apprentissage. Cela est vital pour assurer la relève. » Car si la CAPEB se bat au quotidien aux côtés des artisans du bâtiment, il lui faut aussi bénéfi cier du soutien des représentants politiques pour travailler à un plan d’action qui rendra l’élan de reprise solide et durable.
La CAPEB Meuse vous accompagne dans vos démarches de formations, qualifications,juridiques et contentieux, obligations dans le domaine du bâtiment. N’hésitez plus ! Adhérez !
Tél : 03 29 76 18 09 – E.mail : contact@capeb55.fr