Si l’activité des entreprises du bâtiment reste élevée, l’inflation et les difficultés d’approvisionnement en matériaux ne sont pas sans inquiéter Dominique Gaspar, Président de la CAPEB Meuse, qui chapeautait l’assemblée Générale du jeudi 10 novembre.
En 35 ans de CAPEB, Dominique Gaspar n’avait encore jamais vu ça. « Nous traversons une conjoncture inédite », a-t-il répété à plusieurs reprises. « Alors que l’activité de nos entreprises est au beau fixe sur le papier, que les carnets de commandes sont remplis, notre quotidien n’a jamais été si compliqué », a résumé le Président. En cause : des délais d’approvisionnement qui s’allongent et des prix qui flambent, avec en toile de fond la question de savoir comment il va être possible de maintenir un bon niveau d’activité dans ces conditions. « Nous sommes confrontés à la plus grave crise en matériaux et matières premières que nous n’ayons jamais connues », a poursuivi le Président, pointant du doigt les augmentations continuelles des prix de la plupart des fournitures dans tous les secteurs d’activité. Ce qui pousse les artisans à réviser leurs prix tous les 15 jours. Ce à quoi il faut ajouter des retards de livraison qui provoquent une désorganisation totale des chantiers.
Un contexte de plus en plus complexe
Si cette nouvelle donne induite par la crise du Covid 19 a fait du quotidien des entreprises du bâtiment un casse-tête permanent, la guerre en Ukraine et ses retombées sont venues encore aggraver la situation, avec une flambée du coût des énergies « qui influe non seulement sur les chaînes de production, qui préfèrent parfois débrayer plutôt que de travailler à perte, mais également sur nos charges, entraînant une baisse importante et inquiétante de nos trésoreries. » Avec au cœur de tous ces chamboulements la question de savoir jusqu’à quand les clients pourront absorber les augmentations du coût de leurs travaux, alors que leur pouvoir d’achat diminue, tout comme les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
A ces difficultés vient s’ajouter la pénurie de main d’œuvre, qui perdure quant-à-elle depuis de nombreuses années et s’accentue du fait de la pyramide des âges, qui dans les entreprises du bâtiment ne fait qu’augmenter.
La CAPEB ne baisse pas les bras
« Nous pensons qu’il y a encore certains leviers à actionner pour passer la crise sanitaire, économique et géopolitique que nous traversons depuis trois ans », a tenté de rassurer Dominique Gaspar. « Sachez que la CAPEB est là pour vous accompagner et vous aider à construire votre futur », a-t-il rappelé, en ces temps difficiles où le soutien d’une organisation professionnelle patronale est plus précieux que jamais.
Rester fidèle à ses engagements
Le Président de la CAPEB a invité ses adhérents à maintenir la ligne de conduite que s’est fixée sa confédération, en les encourageant à ne rien céder de leur savoir-faire et de la qualité de leurs prestations, et en maintenant l’optimisme et le goût du challenge pour toujours faire mieux. Car l’enjeu est de taille. Il s’agit ni plus ni moins de maintenir l’activité et les emplois.
Les entreprises du bâtiment pourront continuer à compter sur la CAPEB pour préparer l’avenir, notamment en relevant le défi de la transition énergétique et en transmettant leurs compétences aux artisans de demain.