Le monde de la BOULANGERIE est en train de bouger et ce n’est pas sans conséquences sur l’avenir des artisans, la qualité des produits et le devenir des emplois. Les Boulangeries RENAUD dénoncent vivement les dérives de cette nouvelle façon de «faire de la Boulangerie» à partir de produits industriels proposés à des conditions déloyales.
Que se passe-t-il ?
Eh bien, c’est simple : aujourd’hui, il y a d’un côté les vrais artisans boulangers, et de l’autre, tout le reste, les grandes surfaces, les discounters et les chaines de boulangeries industrielles. Les gens n’ont jamais eu autant de choix, une trentaine d’endroits différents sur le bassin verdunois.
C’est plutôt une bonne nouvelle pour les clients ?
Tout à fait, à condition que le client sache parfaitement ce qu’il achète !
Que voulez-vous dire ?
La production industrielle, qui ne dit pas son nom, a envahi le marché au détriment de la qualité et de l’image de notre métier. Le produit artisanal 100% maison comme chez nous est en voie de disparition !
Soyez plus précis…
La production industrielle, qui est de plus en plus répandue, nuit gravement à la qualité moyenne des produits.
Pouvez-vous être plus précis ?
Commençons par la baguette. Chez nous comme chez les vrais artisans, elle est fabriquée par des boulangers passionnés à partir de farine, d’eau, de levure et un peu de sel, c’est tout ! Ce n’est donc pas un pâton surgelé, tout fait, importé d’Europe de l’est pour quelques centimes d’euros. Il faut que les gens le sachent !
Oui, mais justement, comment le savoir ?
Déjà, en achetant son pain chez un véritable artisan. Ensuite, il suffit de demander à voir les pétrins, les diviseuses et les chambres de pousse : ils n’en n’ont pas !
D’accord pour le pain, mais pour le reste ?
Les viennoiseries, chez nous, c’est pareil : elles ne sortent pas du carton mais des mains mêmes de Patrick RENAUD. Idem pour la pâtisserie et la gamme de salés, avec notre exceptionnel pâté lorrain.
Mais pourquoi cette grogne soudaine ?
Derrière chacun de nos produits se trouve un salarié mais aussi les charges sociales et la matière première de qualité qui nous empêchent de nous aligner sur les tarifs de la production industrielle, souvent fabriquée à l’étranger. Tous les artisans sont aujourd’hui en danger à cause de ces pratiques !
Comment résister ?
Informer et communiquer auprès de nos clients pour qu’ils comprennent que pour quelques centimes d’euros de plus ils ont droit à de vrais produits de luxe meilleurs pour leur santé, tout en préservant, et ça n’est pas rien, des dizaines d’emplois locaux.
Justement, vos salariés, pouvez-vous nous en parler ?
Nous avons aujourd’hui une équipe de 50 personnes pour assurer l’ensemble de la production, de la vente et de la gestion. Il convient de leur rendre hommage pour leur dévouement et leur implication au quotidien.
Que faites-vous pour les récompenser ?
Nous essayons d’améliorer leurs conditions de travail au-delà du strict respect de la convention collective : personne n’est payé au SMIC, chez Renaud une heure travaillée est une heure payée, nous luttons à notre modeste niveau contre la précarité et la pauvreté en proposant 95% de CDI à temps complet et ne pratiquons pas le temps partiel imposé comme on le voit trop souvent faire.
Y a t-il d’autres impacts autour de vous ?
Oui, sur les producteurs, notamment locaux.
Comment ça ?
Nous faisons le maximum pour soutenir l’agriculture et les producteurs français : notre farine est essentiellement française, nous achetons des fruits aux petits producteurs et notre lait est acheté à une ferme des environs. Mais demain ?
En conclusion ?
Nous faisons confiance à nos clients qui sont notre priorité de chaque instant. Le client est la personne la plus importante pour nous et c’est pour lui que nous nous remettons en cause chaque matin pour essayer de lui apporter toujours mieux, toujours plus beau, encore meilleur !