Ce petit quelque chose qui vous avait séduit chez votre compagnon vous irrite à présent ? Vous le trouviez alors érudit mais ne supportez plus aujourd’hui qu’il ramène sa science à tout bout de champ ? Cette passion qu’il avait pour le sport et qui le rendait si déterminé vous pèse à présent tant elle vous semble un prétexte pour échapper aux tâches domestiques ? N’en jetez plus ! S’il n’a pas forcément changé, le regard que vous portez sur lui a en revanche été profondément transformé, la magie chimique de l’amour n’opérant en principe plus au bout de trois ans. Le filtre à travers lequel vous interprétiez ses faits et gestes s’est considérablement étiolé, au point que ce qui vous le rendait autrefois attachant soit devenu source de disputes et de frictions. Le responsable de tout cela porte le doux nom d’ocytocine.
L’amour dure trois ans…
En plus de permettre la coordination de la naissance et l’allaitement, on sait depuis les années 70 que l’ocytocine joue également un rôle déterminant dans l’attachement amoureux nécessaire pour promouvoir la reproduction de l’espèce. C’est pourquoi on l’appelle aussi hormone de l’amour. Au coeur de notre cerveau, cette molécule agit plus que toute autre sur notre réceptivité aux candidats potentiels pour le titre d’amoureux. Elle est à sa manière un détecteur de compatibilité génétique, et l’exacerbation de ses récepteurs nous rend plus sensible à certaines odeurs, sons… ou pour le dire dans un langage moins technique, au charme d’un prétendant. Seulement, et c’est là tout le problème, cette sensibilisation exacerbée décroît avec le temps, au point que les effets chimiques de l’amour observés sur le cerveau seraient réduits à fort peu de choses au bout de trois ans. Une observation rendue populaire par le titre d’un roman de Frédéric Beigbeder justement intitulé l’Amour dure trois ans.
Et après ?
Il existe pourtant des couples capables d’échapper à ce déterminisme qui semble guider toute espèce vers une inexorable séparation. Certaines pratiques semblent en effet préserver l’attachement comme ne cessent de l’observer des armées de psychologues de tous les pays. Sans plus attendre, nous vous livrons ici les ingrédients de la recette miracle qu’ils en ont tirés.
Que chacun assume ses responsabilités :
Si l’on en croit les résultats d’une étude menée par la Brigham Youg University, l’un des ingrédients les plus couramment observés dans les couples qui durent serait la capacité des deux partenaires à assumer leurs responsabilités sans rejeter systématiquement la faute sur des causes extérieures au premier rang desquels figure bien évidemment le conjoint. Des phrases aussi simples que « j’ai fait une erreur et je m’en excuse » agiraient tels des seaux d’eau sur les flammes de la discorde quand des attaques rejetant la responsabilité sur le conjoint auraient plutôt l’effet d’un seau d’huile. « Je te l’avais bien dit » ou « J’en étais sûre », de même que « qu’est-ce qui m’a fichu un incapable pareil », sont des injonctions peu recommandables pour apaiser une dispute. Messieurs, préférez leur le très classique mais toujours redoutable : « je te comprends ma chérie. »
Une activité sexuelle entretenue :
Plus le couple va bien, plus on fait l’amour et plus on fait l’amour mieux se porte le couple. Et inversement : plus un couple va mal moins on fait l’amour et moins on fait l’amour, moins bien se porte le couple. Ce qui d’une certaine façon nous renvoie au paradoxe de l’oeuf et de la poule et nous avance finalement assez peu. C’est sans compter sur l’ingéniosité de nos précieux psychologues qui ont fort heureusement réponse à tout. Il s’agirait selon eux de préserver des moments de complicité et d’intimité. Des trêves en quelque sorte, où les conflits seraient mis entre parenthèse pour laisser place à la sensualité. Ce qui nécessite de baliser des espaces temps bien gardés durant lesquels les enfants seraient ailleurs (chez les grand-parents, au sport, ou à la cave), les téléphones coupés (au cas où un des enfants aurait pris le sien à la cave), et les conflits oubliés.
L’amitié dans le couple :
On oppose souvent à tort l’amour à l’amitié. Si le philosophe Montaigne considérait qu’il existe des coups de foudre en amitié comme en amour, l’amour qui dure se nourrit aussi d’amitié, comme l’ont révélé nos très chers psychologues (encore eux, décidément) et Platon avant eux. Si l’on en croit différentes études menées sur le sujet, les personnes interrogées déclareraient leur vie de couple d’autant plus satisfaisante qu’ils voient dans leur conjoint un confident complice et un ami. Discuter souvent, partager des centres d’intérêt en commun et se soutenir mutuellement permettrait ainsi au couple de renforcer son lien.
Les témoignages de gratitude :
Si on a vu que les reproches sont assez peu propices à l’entretien d’une relation de qualité, les témoignages de gratitude sont en revanche les bienvenus. Des travaux menés à l’université de Caroline du Nord par des psychologues (ils sont décidément partout) ont en effet démontré que le fait de recevoir fréquemment des compliments de la part de son compagnon est un facteur intimement lié à la satisfaction maritale.
Voilà, vous savez tout ! Il ne vous reste plus qu’à garder tout ca en tête et surtout à mettre en pratique. Bonne saint-valentin à tous les amoureux (tant que vous l’êtes encore 😉 )